La presse de mode (4/4) - Le grenier des modes

Pour terminer la série sur les sources, je vais parler aujourd'hui de la presse de mode.

Confidentielle au XVIIème siècle, la presse de mode, telle que la comprenons encore aujourd'hui est un produit du Siècle des Lumières.
Dans la première moitié du XVIIIème, les titres sont rares, on peut citer Le Mercure de France (puis Mercure Galant) publié en 1672. Dedans il y a quelques articles et gravures de mode. Il y a aussi Le Cabinet des nouvellistes, publié en 1728, qui décrit des articles et des habillements.

Quelques décennies après à Paris, les titres se multiplient et se consacrent pleinement à la mode. Par exemple Le cabinet des modes entre 1785 et 1786 ou Le journal de la mode et du goût entre 1790 et 1793.

Ces nouveaux magazines se démarquent par la qualité de leurs estampes légendées souvent colorées avec des publications régulières. Les périodiques de mode ont alors des formes relativement proches de celles qui sont en usage aujourd’hui. Il s’agit de cahiers contenant des articles et une ou plusieurs gravures présentant les nouveautés de la mode de Paris pour les diffuser à travers tout le pays, l’Europe et même les Amériques.
Le succès semble au rendez-vous, si l'on on croit la rude concurrence entre les divers titres.
Mais les tirages sont limités à une clientèle lettrée souvent qui appartient à la bourgeoisie et à la noblesse.

Plus tard, les magazines de mode écrivent et dessinent un pont entre la brillante société de la capitale et le reste du monde. Sous le consulat et le Ier Empire, Le journal des dames et de modes règne presque sans partage sur la France.

Durant les décennies qui suivent, les titres se multiplient avec par exemple Le petit courrier des dames en 1822.

Les chroniqueurs de mode prennent le relais. Ils sont soit des esthètes soit des dames du monde. Ils observent ce qu'on porte dans les lieux mondains, dans les boutiques réputées ou dans les salons. Ils n'inventent pas les tendances mais conseillent et donnent leur avis.

Les journaux de mode vont se développer jusqu'à ce que devenir ce qu'ils sont aujourd'hui.